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Fantomiald

Fantomiald
19 juin 2012

Gellert Grindelwald

GellertGrindelwald

Remettons les choses en contexte : Grindelwald, un sorcier de la génération de Dumbledore, et un de ses amis proches, s'est tourné vers la magie noire par ambition et désir de réhabiliter publiquement les sorciers aux yeux des Moldus. Lorsqu'il était au faîte de son pouvoir maléfique, Dumbledore finit par l'affronter en duel, malgré sa répugnance, et le vainquit. Grindelwald fut alors emprisonné dans sa propre prison, Nurmengard, où il croupit plusieurs dizaines d'années, vieillissant et s'émaciant avec le temps.

Grindelwald est donc un sorcier maléfique, tout comme Voldemort, qui cherchait à asseoir la supériorité des sorciers sur les Moldus et à contrôler le monde sorcier selon ses propres règles, en réunissant une armée de sorciers et faisant régner la terreur dans plusieurs pays européens, jusqu'à ce que Dumbledore l'affronte.

Cependant, plusieurs dizaines d'années plus tard, dans Harry Potter et les Reliques de la Mort, Voldemort s'infiltre dans la cellule de Grindelwald pour lui soutirer l'emplacement de l'Elder Wand (la Baguette de Sureau). Le livre décrit alors explicitement l'absence de peur qu'éprouve Grindelwald face à Voldemort, disant qu'il recherchait la mort au lieu de l'éviter. Par conséquent, il refuse de bout en bout de révéler où est l'Elder Wand, et, de rage, Voldemort le tue.
Mais dans le film, les scénaristes ont effectué un changement majeur : contrairement au livre, Grindelwald révèle l'emplacement de la baguette magique à Voldemort, qui ne le tue donc pas !

Je n'aime pas du tout ce changement entre livre et film, car cela détruit toute une chaîne causale forgée dans le livre, qui permettait au lecteur de conclure à un possible repentir de Grindelwald.

En effet, le refus de Grindelwald de révéler l'emplacement de l'Elder Wand ne peut provenir que de trois causes : 1/ la simple volonté de faire enrager Voldemort 2/ le désir de mettre Voldemort en échec 3/ celui de laisser la tombe de Dumbledore inviolée. La première cause étant superficielle, elle ne peut pas avoir motivé entièrement son attitude, alors que les deux autres révèleraient, l'une que Grindelwald a réalisé que les ambitions de Voldemort, similaires à celles qu'il eut, sont mauvaises, et donc qu'il regrette peut-être de les avoir poursuivies. L'autre, que Grindelwald aurait conservé, malgré leur opposition, de l'amitié et du respect pour Dumbledore, et par extension pencherait plus vers la position idéologique de Dumbledore que celle de Voldemort.
En bref, les deux implications sont que : soit Grindelwald a idéologiquement basculé du côté de Dumbledore, ce qui le pousse à soutenir ce dernier face à Voldemort; soit Grindelwald estime Dumbledore plus hautement que Voldemort, et prend donc le parti idéologique du premier contre le second. Prise de conscience morale de ses atrocités ou loyauté envers un ancien ami, et courage face à la mort; des motifs très moraux, qui permettent à JK Rowling de réhabiliter Grindelwald post mortem dans l'esprit du lecteur, et de rendre moins incompréhensible l'attachement que lui portait Dumbledore.

Mais supprimer ce revirement tacite de Grindelwald, c'est le placer au même rang que Voldemort, voire pire : un sorcier maléfique déjà vaincu, qui ne revient toujours pas sur ses atrocités, jusqu'à aider comme il peut son successeur dans la magie noire... C'est en faire un méchant qui le reste jusqu'au bout, sans revirement ni repentir, et qui reste vivant parce qu'il craint la mort, mais dans une vie misérable à laquelle il se raccroche et se réduit... C'est en faire une loque malsaine, car vaincue mais toujours mauvaise, dont l'existence se réduit à pourrir lentement et à donner un indice à Voldemort.
C'est aussi par extension laisser ternie l'image de Dumbledore, à cause de son ancienne amitié avec Grindelwald, alors que l'objectif de JK Rowling dans ce dernier livre est clairement de réhabiliter définitivement Dumbledore, en le rendant certes humain et faillible, mais toujours bon, toujours animé par le désir de justice et d'humanité. Or, qu'est-ce qui prouverait mieux cette humanité qu'une grosse erreur de jugement de la part de Dumbledore envers Grindelwald, évidente durant plusieurs années, qui devient soudain ambiguë à la fin ? Parce que Dumbledore aurait toujours vu du bien en Grindelwald au mépris de tous, un sens moral qui existe bel et bien au fond de lui, même s'il ne se dévoilera qu'à la mort de ce dernier.

Je paraîtrai peut-être trop humaniste, trop convaincue de la bonté humaine, en prenant ce parti, mais je préfère nettement la version du livre à celle du film. Voldemort est le seul méchant qui mourra sans remords et sans pitié, vrai grand méchant de la série de bout en bout; mais si Rogue, détesté par tous jusqu'à la fin, peut être si brillamment réhabilité après n'avoir eu que Dumbledore comme soutien obstiné pendant toutes ces années, et aux dépens de son meurtre (!), pourquoi pas Grindelwald ?

Libre à vous de prendre position; à mon sens celle de Rowling est claire en tout cas, au vu de ce dialogue des Reliques de la Mort :

Harry Potter: "Grindelwald tried to stop Voldemort going after the wand. He lied, you know, pretended he had never had it."
Albus Dumbledore: "They say he showed remorse in later years, alone in his cell at Nurmengard. I hope that is true. I would like to think that he did feel the horror and shame of what he had done. Perhaps that lie to Voldemort was his attempt to make amends . . . to prevent Voldemort from taking the Hallow . . ."
Harry Potter: ". . .or maybe from breaking into your tomb?"

Young_Grindelwald

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23 juin 2011

L'oeuvre, acte héroïque

 

 

"Toute œuvre d'art réveille en nous ce que l'être a de plus vivant, de plus subversif, de plus libre. (...) Ce sentiment vague que nous pouvons enfin vivre comme un héros, que nous pouvons traverser la vie plutôt que la fuir."

 

A.Casas Ros - Le Théorème d'Almodovar


5 août 2010

The road's yours


" ...But why think about that, when all the golden land's ahead of you and all kinds of unforeseen events wait lurking to surprise you and make you glad you're alive to see ?"


Jack Kerouac, On the road

21 juillet 2010

A R.A.F pilot's destiny

"I packed my kit-bag and said goodbye to my gallant friend David Coke. He would stay with the squadron after this Syrian campaign was over. He would continue flying his Hurricane for many months on the Western Desert against the Germans. He would be decorated for bravery. And then at long last, tragically but almost inevitably, he would be shot down and killed."


Roald Dahl - Going Solo


21 juillet 2010

Follow your path



"Your time is limited, so don't waste it living someone else's life. Don't be trapped by dogma, which is living with the result of other people's thinking. Don't let the noise of other's opinion drown out your own inner voice. And most important, have the courage to follow your heart and intuition. They somehow already know what you truly want to become. Everything else is secondary."


Steve Jobs - Cofounder of Apple and Pixar.



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15 février 2010

"Je ne vous aime pas Marianne, c'était Coelio qui vous aimait !"


Les_Caprices_de_Marianne 




Qu'est-ce après tout qu'une femme ?



L'occupation d'un moment, une coupe fragile qui renferme une goutte de rosée, qu'on porte à ses lèvres et qu'on jette par-dessus son épaule. Une femme ! c'est une partie de plaisir ! Ne pourrait-on pas dire, quand on en rencontre une : voilà une belle nuit qui passe ? Et ne serait-ce pas un grand écolier en de telles matières que celui qui baisserait les yeux devant elle, qui se dirait tout bas :



"Voilà peut-être le bonheur d'une vie entière", et qui la laisserait passer ?





Alfred de Musset, Les Caprices de Marianne

 

   
 

14 février 2010

Un dimanche matin, d'il y a 5 ans.

IMG_1800



Je me rappellerai...

Me lever à 7H30 un dimanche, dans la cuisine des logeurs me faire griller deux tranches de pain et du thé, en calibrant le déroulé exprès pour que la bouilloire sonne juste au moment où je finis de mettre le beurre sur le pain. Hop, dans la chambre.

Bosser en pyjama de 7H30 à 10H : 1H de latin, en mangeant mes tartines. 5 pages de vocabulaire, 5 pages de grammaire, 5 lignes de petit latin. 1H d'anglais en buvant mon thé refroidi. 1 chapitre de vocabulaire, 1 chapitre de grammaire, 1 relecture de version. Une demi-heure... ah ben non merde, j'ai débordé. Ca m'apprendra à ne pas boire mon thé plus vite.

10H : Froid. Douche. Vite. Je déclame des vers de Racine sous l'eau chaude. Phèdre entre deux bulles de savon. Athalie en ouvrant le shampooing. Andromaque en me récurant la tête.

10H15 : pas tout à fait sèche, à moitié habillée, je manque tremper mon carnet de citations en vérifiant les vers. Je chope un bouquin de philo, un bouquin d'histoire et un bouquin de lettres. Spinoza, Milza-Berstein ou le cursus Roman ? 'Tte façon faut que ça soit fini dimanche soir...

10H45 : Je me contorsionne pour mettre mes chaussettes sans perdre ma page de l'Ethique.

11H30 : Cinq chapitres avalés, fichés, disséqués, m'en reste encore 12. On tourne.

12H30 : Etats-Unis, France, URSS entre 45 et 53 OK, on commence les relations internationales.

13H : Merde, va falloir bouffer. Non, faut que je finisse les craquements de la domination coloniale. Bon. Je finis, et je vais bouffer. Mais pourquoi POURQUOI cette putain de mèche me retombe toujours dans les yeux ? Ah ben oui, me suis pas peignée. Heureusement que j'ai que 10 cm de tifs, hein.

13H30 : Ah mais nan, peux pas, suis en train de ficher le deuxième chapitre de la décolonisation, faut que je finisse, sinon je vais oublier le déroulé chronologique.

14H30 : Bon on va y aller là. Juste le dernier chapitre, promis. Sinon, je vais oublier.

15H : Finiiii. J'ai faiiiiiiim. J'ai faiiiiiiiim. J'ai f... Bon. Tu veux quoi ? Brandade de morue ou poulet basquaise ? Hop, micro-ondes. 5 mn de gagnées pour peaufiner la fiche. Zut et crotte. Pourquoi ils font pas des barquettes qui crament pas les doigts ? Ca doit pas être compliqué, quand même. Allez, une fourchette, et on tourne.

15H10 : Le roman du XVIe au XXe siècle. J'en suis au XIXe siècle, hop. Les citations de Balzac ont un goût de morue. Ah non, c'est ma brandade. Quoi, j'ai pas encore fini ? J'ai besoin de ma main droite, moi, pour stabiloter ! Sinon je vais OUBLIER.

16H30 : Mais ça pue la morue, c'est quoi ? Ah. Ma brandade. Oublié de laver l'assiette. Pas grave.

17H30 : Bon, stop. Je suis à 214 p. chapitre 14 du cursus roman, y m'en reste 6, je finirai demain. Un thé ? Comme ça t'as le temps de laver l'assiette et les couverts avant de revenir bosser.

17H40 : Quoi, t'as pas encore fini ton thé ?

17H42 : Bon allez, tu fatigues là. Récréation. Choisis : Sous le Soleil de Satan, Les Faux-Monnayeurs ou La Duchesse de Langeais ?
...
Va pour la Duchesse de Langeais. Elle, tu pourras toujours la refourguer dans une dissert.

17H53 : Ah ben j'ai fini, il ne me restait que 50 pages. Zut. Bon allez, un peu de Bernanos. UN PEU, hein.

18H05 : Mais putain, c'est qui à la fin ce curé de Langres ? C'est Donissan ou c'est pas lui ?  Ahhh voilà, c'est lui. Alors c'est qui le saint homme ? C'est lui aussi, ou bien ? Pourquoi les auteurs sont jamais foutus d'appeler leurs personnages principaux par un seul nom ?

18H10 : Mais c'est QUOI ce bouquin ?? Merde, mais c'est QUOI ces putain d'ellipses temporelles toutes les dix pages ? Il est où le narrateur ? C'est le diable, ou c'est Dieu ? Ou c'est le curé ?? Putiiiiin je comprends RIEN.

18H15 : Nan, mais c'est pas possible ce truc. Laisse tomber. Retourne faire tes plans de commentaire sur Jules Verne. Ca au moins c'est lisible, t'as AU MOINS l'impression de piger toute la structure du récit à la première lecture.

18H16 : ... Ah, mais ça y est, j'ai compris. Quand c'est écrit Donissan, c'est Dieu qui parle. Quand on dit "le curé de Langres", c'est un des paroissiens qui parle. Le saint homme, c'est le Diable qui parle. Euh, attends. C'est Dieu ou le Diable ? Zut alors.

18H17 : En fait on ne sait pas quand c'est le Diable, et quand c'est Dieu. Fait chier. Il l'a fait exprès ou quoi ?

18H19 : Ahhhh mais ouiiii ! Mais bien sûr qu'il l'a fait exprès ! Pour montrer que le héros est le cœur du combat entre Dieu et le Diable. Que tout ce qu'il dit, fait, pense, peut être le fait de Dieu ou du Diable. Et que lui-même ne sait pas de quel côté ce qu'il fait le fait pencher : Dieu ou Diable ? Et en plus le lecteur peut même pas trancher pour lui, car on ne sait pas QUI est le narrateur. Si c'est Dieu ou le Diable... Et la narration elle-même est tellement ambiguë qu'on peut l'interpréter aussi bien divine que diabolique.
Putain, trop fort ce Bernanos.
Maintenant je comprends pourquoi le prof parlait de métaphysique de la narration...

18H30 : Putain, il m'aura fallu 1/2H pour piger deux mots du cours de lettres. DEUX MOTS. C'est plus un cours condensé ça, c'est une ultraconcentration à l'échelle nanocentimétrique du discours critique post-barthisant...

18H31 : Bordel, mon plan de commentaire sur Verne ! Hop, on s'y met, mon petit !

18H40 : C'est quoi ce putain de texte ?! Ca fait trois fois que je le lis, et je ne trouve RIEN. Je suis censée trouver QUOI ?! Pas un seul effet de style. Pas un seul dialogue. Rien que de la description !
...
Hééééé, mais oui, la description...

19H10 : OK, j'ai mon plan. J'ai le droit de faire une pause ? Nan, j'ai pas le temps. J'ai pas fini l'histoire.

19H11 : Bon, OK, voilà le planning : Des Empires aux Tiers-Mondes, 1H. Le Genette, 50 pages, 3/4 d'h. L'Ethique, 4 chapitres, 1H. Et après, on finit Bernanos, ça fait 23H30 dernier délai. OK, ça marche poulette.

20H : J'y arriverai jamaiiiiis. Y'a au moins trois mille dates à retenir, putain. Et je ne vois pas comment compresser plus encore tout le déroulé pour tenir sur 2 feuilles... Mais comment ils font les agrégatifs d'histoire ?

20H11 : Encore DEUX MINUTES. Laissez-moi deux minutes, et JE VAIS Y ARRIVER.

20H15 : Yeaaaaaaaah, bouclé ! Allez, le Genette ! Le Genette ! A fond la caisse !

21H pétantes : Genette bouclé, on va les bouffer ces 4 chapitres de philo ! Alleeeeeeeeeez... Flanche pas, plus que 4 petits chapitres de rien du tout et au lit, bordel !

21H30 : Putain. Putain. Putaiiiiiiiiin. J'y comprends riiiiiiien.
...
Allez, tu vas y arriver. Mais siiiiiiiiii.

22H15 : Pff. Pfff. Pfffffiniiiiiii. AU LIT !

22H30 : Haaaa, enfin dans mon lit ! Avec Bernanos. Alors, où j'en étais déjà ? Ah oui, l'enfant qui se meurt et que Donissan doit ressuscitfffflllblmrfll...zzz...ZZZ...ZZZ...


Déjà 5 ans que je suis sorti de khâgne la tête haute, totalement métamorphosé.

Quatre années qui rachetèrent sept ans d'intégration apocalyptiques.

Dire que je dois à la khâgne d'être ce que je suis serait peu dire : je lui dois la vie.


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25 janvier 2010

Homo khâgnensis

Gaffiotmontre

Je me rappellerai...

Comment apprivoiser son Gaffiot, en quatre actes.

En hypo : Zéro. Ca progresse mademoiselle, ça progresse... A ce rythme, vous pouvez même atteindre 1 à la fin de l'année. Qui sait ? (Ca fait toujours plaisir, les encouragements. Ducon.)
Dernière version de l'année : Six. Vous m'étonnez, mademoiselle, vous m'étonnez. Parcelle après parcelle, vous grignotez. Et vous aimez le grignotage, on dirait. (Mais oui, mon signe chinois c'est le hamster. Vous saviez pas ?)

En carré : Moins 120 points, mademoiselle, un carnage. Mais vous échappez d'un cheveu à la boucherie. (Bien trouvé comme métaphore. En somme, si je recommence j'y laisse ma tête, c'est ça ?)
Dernière version de l'année : Deux. Vous avez surmonté les affres de la négativité. Un bon augure ? Disons une infime lueur d'espoir à l'horizon du champ de bataille crépusculaire. (Merci monsieur. Non vraiment, ça fait chaud au cœur.)

En cube : Huit. Votre changement d'option fut bénéfique, il faut croire. J'ose même espérer que votre remontée des abysses sera durable. Que vous irez jusqu'à sortir la tête de l'eau. (Ah tiens, je ne savais pas qu'on pouvait tenir 3 ans en apnée ?)
Dernière version de l'année : Neuf. Une constance méritoire. Vous y êtes presque. (Ah ? Dommage monsieur, c'était la dernière avant le concours. Sans rancune, hein.)

En bica : Quatorze. Sans mentir, mademoiselle : bravo, vraiment. Vous revenez de loin. (Ho, ho, ho. Monsieur, vous êtes un sacré petit rigolo. Mais finalement, je crois qu'on va finir par s'entendre, vous et moi.)
Dernière version de l'année : Dix. Oh, on se fait des vacances avant le concours ? Remarquez, vous les avez méritées. (Ouais. Même que c'est vous qui me les avez conseillées, m'sieur. Quand je vous disais qu'on allait s'entendre.)

- T'en as fiché combien ? - 100 pages, et toi ? - 120, je tiens le rythme. - Ah ouais, tu vises lundi prochain en fait, pour le boucler ? - Nan, samedi. Le vendredi, je pousse à 200, j'ai pas anglais. - Putain, t'es verni !

Le vendredi midi, où je fais le compte de tout ce que j'ai la semaine prochaine. Lundi, version d'anglais. Mardi, dissert de français à rendre. Mercredi, version de latin. Jeudi, commentaire de lettres modernes. Vendredi, colle d'histoire. Je vais mourir.
Ah non, je vais pas mourir. Y'a pas devoir samedi. Ouaiiiiiiis, un weekend complet pour bosser !

Et merde. Je savais tout. Les droites en France, la gauche en France, Vichy, l'économie française, l'après-guerre, la IVe République politique, sociale, culturelle, TOUT. J'ai juste oublié les dates de naissance et de mort de Pierre Mendès-France. JUSTE Pierre Mendès-France. Je savais tout le reste. Alors, POURQUOI je tombe PILE sur ce sujet ? Pourquoi ? Pourquoiiii ?

T'as ton Gaffiot ? Oui. Ton Bailly ? Oui. Ton Budé ? Oui. Le Touchard ? Oui. La Phénoménologie de l'Esprit ?  Oui. ... Raaaaaah j'ai oublié le Grévisse !
Nooooon... Mon weekend est FOUTU !

C'est la combientième version d'anglais, celle-là ? La 13, ou la 14 ? Je confonds avec les versions de latin... Ah ben non, c'est pas possible, on est en avril, avec le concours blanc ça peut être que la 16e...

La pile de livres "A ficher" haute de trois mètres, à côté d'un espace vide "Fiché". Et l'inversion totale des deux piles en l'espace d'un mois. Enfin, pendant quelques brefs instants triomphaux, le dernier jour du mois. Avant que n'arrivent les nouvelles bibliographies le lendemain. Et une fournée de 5 000 pages de plus, une.

"-Vingt minutes, mademoiselle. Je vous écoute." Bon. Lire le libellé du sujet. Lentement. Leeeentement. "- Pour-qui-se-prend-t-onnn ?" Voilà, 20 secondes de gagnées. Et maintenant, euh hum bah tss ben ahem *koff-koff*... Ben, écoutez, hein, on se prend pour ce qu'on peut. Genre, là je me prends pour un pauvre khâgneux qui a réfléchi tout ce qu'il a pu. Qui a REFLECHI, putain. Mais qui, depuis une heure, n'a RIEN pu faire d'autre que se liquéfier de sueur devant ce putain de sujet, goutte après goutte, et qui va se mettre à brailler dans deux secondes, si vous continuez à le désintégrer à petit feu avec ce regard dédaigneux du Dieu de la philosophie. Oui, là, tout de suite.

La triade ultime du weekend : 7H30-13H /14H-19H / 19H30-23H. Les intervalles servant à manger et dormir. Et on recommence le lendemain.

Wohlala, c'est plus possible là, faut que je vide ma chemise sinon elle va péter. Y'a au moins 15 cm de notes là. Ah non, 10 seulement ? On est mercredi ? Boh, allez, ça tiendra peut-être jusqu'à vendredi...

J'ai perdu le compte, j'ai fait combien de pages ? Putain, seulement 15, en une heure ? Faut que j'arrête de glander, là. Je DOIS avoir fini ces 250 pages pour demain. Parce que demain, j'en ai 300 à faire. Et 350, nan, ça va pas le faire, j'aurai pas le temps de tout relire avant le devoir du surlendemain.

... Vous savez quoi ? Mettez-moi ce foutu 1, et qu'on en finisse. Arrêtez de me contempler avec vos yeux de chien noyé. Vous voyez bien que j'y comprends RIEN à ce "Quod in... fuit". Alors DONNEZ-MOI CE PUTAIN DE SENS, au lieu de me regarder tranquillement m'enfoncer dans cette putain de mouise sallustienne. Puisque je vous dis que je-ne-sais-pas. Je ne sais PAS. NON. Sadique. Vous êtes un sadique. Mettez-moi ce 1, et qu'on n'en parle plus. Puisque je vous dis que je ne SAIS PAS. ET ARRÊTEZ DE ME REGARDER COMME CA !

Six heures de devoir, putain. Et le pire, c'est que c'est TOUJOURS trop court, en fait.
- Bah, t'as qu'à sauter la pause-bouffe.
- Quelle pause-bouffe ?
Je ne connais que les pauses-chiottes. Et encore, 3 minutes chrono, pas plus. Sinon je me retiens. (Si.)


- Tu fais quoi ce weekend ?
- Bah, facile : lever à 7H, coucher à 23H30.
- Non mais d'accord, mais tu fais quoi entre les deux ?
- Ben je bosse.
- Tu bosses ? De 7H à 23H30 ?? Nan mais, la blague. Il faut bien que tu te laves, que tu t'habilles, que tu bouffes ? Elle est bonne, celle-là, elle veut nous faire croire que la khâgne, c'est le baaaagne...
- Nan, t'as pas compris. Je travaille en me lavant. Je travaille en m'habillant. Je travaille en bouffant.
- Gennnnre...
- Genre, réciter des vers de Racine de tête, pendant la douche. Refaire mes conjugaisons latines pendant la bouffe. Limite, je pourrais faire mes versions en dormant, puisque je rêve en latin, ou en anglais, au choix.
- ...
- Eh oui monsieur le péteux, la khâgne, c'est pas le bagne. C'est pire.

Pourquoi ce putain de Stabilo me lâche toujours après dix-neuf chapitres ? Je veux dire, ce n'est QUE dix-neuf chapitres. Il pourrait au moins tenir vingt chapitres. Vingt chapitres, c'est pas la mer à boire, quoi. Bon tant pis, on passe au vert. Pff, tous de la camelote. Va falloir que j'aille en racheter un stock, j'en ai plus que 3, ça tiendra pas la semaine.

Trois chapitres d'un bouquin de philo. Puis cinq chapitres d'un bouquin d'histoire. Puis dix pages de vocabulaire latin. Dix pages de vocabulaire anglais. Un bouquin de lettres (bah, 200 pages, ça va vite hein, quand faut juste lire). Trois chapitres de critique littéraire. Un commentaire de lettres modernes. Et on recommence pour un tour....
Ah, merde, il fait déjà nuit ? Bordel, et mon petit latin !

Je me rappelle... et je sais que je ne regretterai jamais ces quatre années, et tout ce que j'y ai appris.
Je ne regretterai jamais d'avoir été khâgneux.
Je ne regretterai jamais d'avoir été bica.
Et je ne regretterai surtout pas de ne PAS avoir été Normalien.

potpourrilivres


 

24 janvier 2010

Oui, parfois y'a des jours où. Parfois.


WE_groupe_27


Tu te demandes un peu à quoi tu peux bien être utile. Tu as vaguement l’impression d’être un caillou tombé du ciel, pour qui personne n’avait rien demandé. Que ta vie ne sert à rien, ne rime à rien, et n’aboutit pas à grand-chose jusqu’ici. Que les principes que l’on t’a inculqués, jusqu’à ce que tu finisses par les ériger en gouvernail de ta propre vie, ne t’apportent rien, n’apportent rien aux autres, car personne d’autre que toi n’en voit la raison d’être. Que presque personne, à part toi, et quelques rares autres, ne les suit. Mais tu persistes à les suivre, car ils ont au moins le mérite de t’avoir mené sur le bon chemin. Enfin, tu l’espères.

Tu te contentes de mener ta vie en fonction d’eux, et le reste, on verra bien. Mais tu te demandes quand même, là, tout au fond, à quoi aura servi cette discipline morale que tu t’imposes. Parce que parfois, quand même, tu ne peux pas t’empêcher de te dire que, par rapport à d’autres qui s’en balancent totalement de ces principes, et à qui tout réussit, t’as une vie un peu pourrie.

Et puis, comme ça, en passant entre les tables, par hasard, tu entends une guide de 2e année parler à une autre, qui vient encore une fois de casser méchamment une nouvelle de l’équipe.
« Mais arrête, ça se fait pas ! Tu crois que les chefs te parlent comme ça, eux ?! »

Et là, tu penses pas à ta vie pourrie. Tu penses juste que cette fille, t’as passé toute l’année précédente à l’engueuler à chaque fois qu’elle parlait mal à quelqu’un, à chaque fois qu’elle sortait une insulte, à chaque fois qu’elle dérapait, sans rien laisser passer. Que cette fille, que t’as pas lâchée une seule fois, et qui se braquait à chaque fois, qui t’a fait penser que tu étais un chef de merde, avec qui tu pensais que t’y arriverais jamais, que tu la butais quoi que tu fasses, au lieu de la remettre dans le bon chemin… qu’elle a finalement compris. Tu réalises qu’aujourd’hui, il y a au moins UNE guide dans les vingt qui a compris l’exemple que tu t’es évertué à leur donner chaque jour, par ton attitude. Qui a enfin intégré l’importance de ce putain de principe de responsabilité pour que tout se passe bien.
Qui l’a compris, parce que c’est toi son chef.


Et là, tout d’un coup, tu n’échangerais plus ta place avec personne d’autre au monde. Tu ne penses plus du tout que ta vie est pourrie. Que tu n'es rien. Que tu sers à rien.

Parce que là, t’es juste super fier qu’elle ait réagi pile comme ça.
Parce que là, t’as jamais été aussi content d’être son chef.


26 novembre 2009

Beauty don't come out of the blue



"The most beautiful people we have known are those who have known defeat, known suffering, known struggle, known loss, and have found their way out of the depths. These persons have an appreciation, a sensitivity, and an understanding of life that fills them with compassion, gentleness, and a deep loving concern.
Beautiful people do not just happen."


~ Elizabeth Kubler Ross
Found in Ink on my fingers

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